Cubières sur Cinoble

Cubières sur Cinoble

Ce que l’on connaît de l’histoire de CUBIERES découle principalement des textes d’archives liés à l’abbaye du IXème siècle (844) dépendant du diocèse de Narbonne, qui fut unie à l’église de CUBIERES sous Charles-le-Simple. Charles-le-Chauve avait déjà pris cette Abbaye sous sa protection, comme si elle eût été de fondation royale, et lui accorda un diplôme d’immunité et de protection. En 1073 elle fut réformée et agrégée à l’ordre de Cluny. On perd toute trace d’activité après 1639.
Des récits de l’inquisition révèlent certains épisodes de l’histoire du dernier parfait cathare BELIBASTE né vers 1280 à CUBIERES.

Le jardin du château a été surélevé et terrassé à l’aide de gros rochers, rappelant les fortifications gauloises, une perle de verre incrustée de corail y a été découverte, ainsi qu’un coffre cinéraire, prouvant une occupation celte puis gallo-romaine. Des monnaies, des outils, et des tessons de poteries attestent une présence permanente du lieu.

La première mention du château de Cubières est un texte de 1213 : « castrum de Labreris » ou Cabreriis.

Au XIVème siècle, l’Archevêque de Narbonne, Pierre de la Jugie, fait dresser un inventaire des biens de l’Archevêché, le fameux « Livre Vert » : Cubières appartient au domaine de l’Archevêque, avec le droit de haute et basse justice, il y possède une demeure, des moulins, des terres. Il en est donc le seigneur et ses redevances sont bien précisées.

Un procès au XVIIIème siècle, entre le comte de Montesquieu-Coustaussa et l’Archevêque de Narbonne (archives de Carcassonne), pour défendre ses droits de coupe dans les forêts de Cubières, prouve que ce dernier était encore propriétaire un peu avant Révolution.

Le bâtiment indépendant se situe dans le prolongement de l’abbaye dont il ne reste qu’une partie de l’église.

Du château du moyen âge subsistent quelques éléments : fondations, fenêtres de tir «trous à feu », gargouille, trace de fenêtres à meneaux, niveaux de planchers différents. Ces vestiges, des traces d’incendie, un blason martelé correspondant aux armes d’un archevêque, font écho à une supplique adressée au Roi de France vers 1596 (archives de Carcassonne), pour se plaindre de l’occupation et des destructions commises par les troupes huguenotes qui s’étaient installées à Cubières et les villages alentours. Comme l’abbaye, le château a probablement été détruit à cette époque.(texte fourni par Mr Solvet, actuel propriétaire)

Le village s’est reconstruit sur le site de l’Abbaye et le nom de CUBIERES a pris sa forme actuelle vers 1781, ses habitants se nomment « les cubiérols et les cubiéroles ».

Passée successivement sous la dépendance des seigneurs des Comtés de Bésalu et de Fenouillèdes, puis des seigneurs de Peyrepertuse, elle est unie vers 1073 à l’Abbaye de MOISSAC et de CLUNY. Vers 1200, le Monastère de CUBIERES n’est plus qu’un prieuré, dépendant de l’abbé de Moissac et son histoire se perd après cette date en nous laissant en vestige 1/3 de la surface de l’église originelle.

Nous tenons ici à remercier Peter F . RYDER Architecte Spécialiste des monuments de l’époque Moyenâgeuse pour avoir apporté son éclairage précieux à l’explication de certaines curiosités architecturales de l’église de CUBIERES.

L’église de CUBIERES, au premier examen, a une forme étonnante.
Elle est triangulaire et son maître autel est orienté vers le Nord au lieu de l’être vers l’Est.
C’est que l’église actuelle n’est qu’une partie de l’ancienne église abbatiale dont les autres parties en ruine, ont sans doute servi à la construction du village.
La partie servant maintenant d’église est l’ancienne branche Nord du transept qui, pour devenir église, a été terminée par une nouvelle construction en abside, ce qui est la cause de la mauvaise orientation du choeur. Un autel secondaire est placé dans une autre petite abside qui est l’une des absidioles autrefois disposées de part et d’autre de l’abside principale dans l’ancienne église.
L’église abbatiale était donc quatre ou cinq fois plus importante que l’église actuelle et devait se continuer à l’emplacement actuellement occupé par la place et le cimetière. Le cloître, au sud du cimetière, devait être entouré par les bâtiments conventuels : dortoirs, réfectoire, ferme, etc …
L’église et aussi plusieurs constructions anciennes du village, sont bâties en pierres taillées dans le grès alors que la pierre du pays est le calcaire gris du massif de Galamus. Cette pierre de grès est aussi utilisée dans un pan de mur du château de PAZA. Il est probable que cette pierre, plus facile à tailler que la pierre grise, provenait d’une carrière située entre Rouffiac et Soulatge, sur le territoire de Rouffiac.

L’église du village de CUBIERES sur Cinoble est une étonnante construction, et une reconstruction post moyenâgeuse intégrant des parties remarquables d’une église abbaye du 11ème siècle.
Au moment de la reconstruction, avant laquelle la partie la plus ancienne était probablement en l’état de ruine, l’axe principal (liturgique) a été modifié en axe Nord/Sud au lieu de Est/Ouest. Le mur Sud de l’actuelle église comprend les 3 travées face Est du mur Sud de la triple nef originale de la basilique, et relie l’absidiole- Est au fond de la nef latérale Sud.

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